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nature morte au moulin à café

René ABERLENC : l’homme

René ABERLENC est né à Alès, au pied des Cévennes. Son père mourut quand il avait 7 ans. Sa mère, épicière au Faubourg du Soleil à Alès, éleva seule ses trois enfants. Une profonde entente liait René à sa sœur Jeanne et à son frère, le poète André ANTONIN. Sur les conseils de son ami le sculpteur Jean CARTON, il "monta" à Paris en 1945. Sa jeunesse fut difficile et marquée par les privations. La nécessité de gagner sa vie lui laissait peu de temps, le soir, pour peindre.

Sans sa compagne Pierrette, qu'il épousa en décembre 1948, non seulement René n'aurait pas pu accomplir son œuvre, mais encore il n'aurait pas pu survivre. Ils formèrent un couple d'une exceptionnelle harmonie. À partir de 1952, définitivement libéré des soucis matériels, il put enfin se consacrer à plein temps à la peinture, mais les difficultés de sa jeunesse avaient ruiné sa santé. Conscient d'avoir perdu 10 ans et pressentant qu'il ne vivrait pas longtemps, il travailla dès lors avec acharnement à son œuvre, à laquelle il ne put consacrer que 19 années.

Il avait connu la condition ouvrière et la faim au cours de la dure période de "vache enragée" de sa jeunesse. Par un travail acharné, il s’était élevé haut dans la vie de l’esprit, mais jamais il ne renia ses origines populaires et il conserva toujours un instinct de classe très vif. Admirateur de la Révolution française et de la Commune de Paris, à la fois patriote et internationaliste de coeur, très attaché à la République et à la culture française, il adhéra au Parti communiste français en 1948, dont il demeura membre jusqu'à sa mort (en se tenant toujours à l'écart du "réalisme socialiste"). Il soutint les luttes du mouvement ouvrier, pacifiste, antiraciste, anticolonialiste et pour l'indépendance nationale de son époque. Il avait gardé de son passage aux Chantiers de Jeunesse un antimilitarisme épidermique et aimait se moquer des "traîneurs de sabre".

Trempé par les épreuves, autodidacte, René était un travailleur enthousiaste, un être courageux à la fois hypersensible et étranger à toute sensiblerie. Il avait le sens des responsabilités, une intelligence vive, il était cultivé, curieux de tout, habile de ses mains. Il aimait les êtres humains, les animaux, les pierres, les beaux objets patinés par le temps, ses Cévennes natales et les garrigues calcaires du Gard et de l'Ardèche. Il aimait répandre la beauté autour de lui. C’était un être sociable, un ami fidèle et dévoué, un amoureux de la vie qui aimait rire et faire la fête avec les copains. L'argent et la gloire, ces idoles modernes, ne l'intéressaient pas. S'il était heureux quand son travail était reconnu, la vanité, dont le goût des honneurs est une forme, lui était étrangère autant que l'égoïsme. Il était fin et détestait toute forme de vulgarité. Rien ne lui était plus étranger que la superficialité.

Respectueux d’autrui, serviable, chaleureux, souriant, d'un abord sympathique, il était sincère, d’une grande simplicité, d'une grande droiture morale, d’une naturelle humilité, d'une grande dignité, aussi est-ce sans la moindre affectation qu'il était à l’aise en compagnie des "grands" de ce monde (ou soi-disant tels) comme en celle des plus humbles. Cet être d'élite ne regarda jamais personne de haut en bas et le succès ne le fit jamais tomber dans l'illusion qu'il était "arrivé" : il avait trop d'amour, trop d'exigence et de noblesse intérieure pour cela. Cet aristocrate de l'esprit (tout artiste véritable est un aristocrate) était d'une totale authenticité : jamais il ne composait un personnage.

S'il fallait définir René ABERLENC par un seul mot, ce serait profondeur : il était un des rares êtres dont on peut dire qu’ils ont atteint la profondeur. Son amour de la vie, son rire chaleureux, son enthousiasme, sa droiture, son intense vie intérieure, sa santé morale en faisaient un être rayonnant. René ABERLENC était un homme véritable, un grand cœur, une âme de feu !

 

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